LES DANGERS DES 12 HEURES
Censées n’être que dérogatoires, les journées de travail de douze heures tendent à se généraliser dans les hôpitaux. Parfois à la limite de la légalité. Source d’économies pour les directions, cette organisation présente pourtant des risques avérés pour les personnels, et indirectement pour les patients.
Rennes, Agen, Sète, Nantes, Mâcon, Paris… Les journées de travail en 12 heures s’installent à l’hôpital. Plus des deux tiers des établissements franciliens auraient franchi le cap. Ce mouvement de fond, limité avant à la réanimation et aux urgences, se généralise aujourd’hui à tous les services de soins (y compris la psychiatrie, les soins de longue durée) et parfois à tout l’établissement. Ainsi, à l’hôpital parisien Tenon, le service de sécurité incendie travaille lui aussi en 12 heures. Ce qui n’est pas sans poser la question du bien-fondé de leur aspect dérogatoire.
La loi pose clairement que l’allongement journalier de la durée de travail ne peut excéder 12 heures et qu’il est expressément conditionné à une requête de « continuité de service ». Une notion interprétée différemment par les directions d’hôpitaux et les syndicats. « Pour les directions, les 12 heures se justifient par la continuité de service, c’est-à-dire l’ouverture 24 heures sur 24.