Les changements au travail peuvent avoir un impact sur la santé mentale des salariés mais leurs effets « dépendent beaucoup de la qualité de l’information des salariés », et encore plus de leur participation à la décision, selon une étude du ministère du Travail publiée ce 25 septembre.
Parmi les salariés ayant connu au moins un changement important, 14% signalaient un symptôme dépressif, contre 9% pour les autres, selon cette étude de la Dares de 2013, le service des statistiques du ministère du Travail.
24% des salariés disaient « craindre pour leur emploi dans l’année qui vient » et 21% disent « vivre des changements imprévisibles », selon l’étude. Celle-ci s’appuie sur les données de l’enquête Conditions de travail Insee/Dares 2013, menée auprès d’un échantillon de 34.000 personnes en emploi, interrogées en face à face. Craindre pour son emploi peut parfois englober une crainte de la dégradation de ses conditions de travail, souligne la Dares, en évoquant le cas des fonctionnaires.
Une enquête de l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (EU-OSHA) avait montré en 2013 que le premier facteur de stress au travail en Europe était « la réorganisation du travail ou l’insécurité de l’emploi », avant « la charge de travail », le « harcèlement » ou le « manque de soutien des collègues et des supérieurs », rappelle la Dares. Plus les salariés ressentent fortement de l’insécurité, plus souvent ils présentent des symptômes dépressifs. Parmi ceux qui à la fois craignent pour leur emploi et vivent des changements (7% de l’ensemble des salariés), 28% présentent un symptôme dépressif, un risque 2,8 fois supérieur à ceux qui ne craignent rien.